Au col, avant Oust-Kan, dans la boue

On était donc là et c’était beau

mais la nuit a été dure, comme dit le proverbe russe « il n’y a pas loin du champagne au moustique ». La ville se nomme Oust-Chamskaia Pristam, c’est un petit port sur l’Ob, qui est resté dans son jus, vraiment. Courses au supermarché Maria-Ra, la queue à toutes les caisses, partout des vieux croyants, arrivés à pied, la veille au soir, en procession, avec popes et banières. Jupes longues et foulards, pas drôle drôle. Puis la route

route pas commode, manque d’info sur nos cartes ; les paysans ne savent pas nous aider :
-c’est tout droit !
tu parles ;
un autre, qui cueille des fraises des bois avec sa femme, alors qu’il n’y a pas de bois, je le signale, me dit plus précisemment :
-vous rebroussez sur 7km, et après c’est tout droit !
tu parles ; on finit de sortir du dédale de pistes et retrouver l’asphalte
et puis le café de midi, très bien :

et les pelmeni sont faites à la main.

On aborde les contreforts du massif ; c’est très accidenté, déjà.
C’est un raccourci d’une journée, pour éviter Barnaül, mais la route est belle ; un pont sur l’Anouï (l’Anouille ?) :

Et voilà les premiers totems et ces curieux bâtiments hexagonaux, au toit pointu, proche de chaque maison —ça rappelle les tentes des lapons, les cotas.

Un col, où on s’arrête, le temps est mauvais, de la boue partout. Ça ira mieux demain.