Départ 9h, il pleut ! Des cultures, les tournesols commencent à fleurir.
Arrivée à Semipalatinsk. Il y a des villes comme ça, on s’en fait un peu des idées, on gamberge.
Et puis on y est, et c’est cassé. Danièle y voit encore l’ancien bastion russe tourné vers le désert. Pour moi, c’est une ville de province très russe, et pas très riche. La gloire de l’étape s’appelle Ibrahim Kounanbaïev, alias Abaï, le plus grand poète kazakh de tous les temps. Et on tombe par hasard sur la directrice de son musée, une personne charmante, qui nous propose une visite en anglais… Je botte en touche pour le musée Dostoïevski :
où je découvre un personnage étonnant: Chokan Valikhanov. Dosto s’était lié avec lui, lors de sa disgrace de 5 ans à Semipalatinsk. J’adore ce genre de personnage, je cite le Lonely : « Valikhanov, prince de la Horde Sauvage, ethnographe, historien et espion de l’armée russe ». On notera toutefois qu’il n’était pas géographe. Trois photos de lui :
un petit tour au parc de la ville, une photo du parking, au hasard
Et le monument pour les victimes des explosions nucléaires (la ville de Semipalatinsk est toute proche du polygone d’essai atomique des russes, actif jusqu’en 1990)
La promo des nouvelles professeurs des écoles, en tenue de travail
Puis en route pour la frontière ; un dernier café, où nous nous offrons pour 3 euros de chachlik d’agneau :
Puis, la première forêt (de pins) depuis que nous sommes en KZ. Nous y dormons ce soir :
Monsieur plaisante, j’espère. Un espion ne serait pas géographe alors que « la géographie ça sert d’abord à faire la guerre » (Y. Lacoste) ? Mais si la géo sert D’ABORD à faire la guerre (je rappelle que le régime stalinien éditait des cartes avec de fausses informations), elle sert AUSSI à envoyer des 4×4 Toyota sur des pistes floues et poussiéreuses, à faire marcher dans leur tête de médiocres sédentaires comme moi sur des cartes qu’on appelait « d’état-major » il n’y a pas si longtemps, à lire des noms qui font rêver (comme Oulan Oussou) jusqu’à ce que d’intrépides explorateurs brisent vos rêves en allant vérifier que ça n’a jamais existé ou bien que c’était un campement de nomades. Oui l’espion est par nature géographe… jusque sur ton blog. Non mais !
c’est noté ; et je me doutais bien de cela ; et qu’il soit géographe ne change rien à ma fascination pour ce genre de personnage